L'oeuvre du Mois...

Il y a de nombreux oiseaux dans l’exposition César. Au vu de sa taille modeste,  celui-ci fait partie de ceux que l’on remarque le moins. 

Sa queue est un bouquet de clés, sa tête, ses pattes et son cou sont encore des clés ! L’objet est une architecture métallique partiellement recouverte de plâtre. Le métal a deux fonctions : faire tenir le plâtre et figurer certaines portions du corps.

Observons la tête de l’oiseau. Le génie de César est dans le choix des matériaux et la capacité de les associer : 5 clés judicieusement assemblées et hop ! Une étincelle passe en eux et les dote d’une vie telle que l’animal devient vivant.

Les pattes précisément écartées, le cou redressé, la tête légèrement de côté…Vous avez déjà vu des oiseaux adopter cette posture. Cherchez bien… Un oiseau se tient ainsi quand il se sait regardé. Un instant auparavant, il picorait, insouciant du monde qui l’entoure, mais en un instant, à la faveur d’un bruit ou d’un mouvement brusque de l’observateur, il s’est redressé. Les sens en éveil, il est aux aguets.


Cet oiseau est semblable à César : en éveil. 

Il faut imaginer le sculpteur arpentant les décharges de ferrailles, l’œil vif s’arrêtant sur les objets et matériaux divers, les saisissant de sa main agile, les retournant et sentant d’instinct la possibilité d’en faire quelque chose.

César est l’un des grands plasticiens du XXème siècle, un créateur impulsif à l’instinct joyeux

Allez au Centre Pompidou, vous vous exposerez à d’heureuses et bienfaisantes stimulations...

 

Stéphane Coviaux

 

Vous pourrez découvrir cette oeuvre réalisée en 1970 dans l'exposition "César" au Centre Pompidou jusqu'au 26 mars 2018.